dimanche 8 août 2010

Chartier (fois neuf)


Episode 9

J’ai voulu du beau, j’en ai apporté. J’ai jugé bon d’initier un épisode romantique sur le boulevard. J’ai argué un lieu commun. Il a été plus nul que jamais dans le rôle.

Puisqu’il était question qu’il parte un long temps travailler loin, j’ai accepté le pire et l’ai suivi chez moi pour une nuit de consolation ou comme. Avant ce départ que je redoutais tellement.

Ces missions lointaines le conduisent, le plus souvent, à couper tout semblant de correspondance avec moi. Avec le reste des autres, aussi, peut-être. Avec moi sûrement et longtemps.

Le savoir loin et indisponible me procure tout un tas d’impressions néfastes. Mon esprit et mon corps entrent comme en conflit avec l’état des choses imposé par lui seul. Mes protestations par le verbe aussitôt déboutées se transforment en un mal fichue quasi physique. Mon esprit, alors, est amorphe. Je demeure figée dans tous les sens.

Comme d’un trou dans le ventre, il sort de ces périodes une impression de douleur à quoi je pense plus qu’à tout.

Un manque physique prend à bras le corps la suite de l’absence de mots et de peau.

Un appel lorsqu’il est assez près pour et je repars en mieux. Ma vie réapparaît telle qu’avant. Amis, travail et jour reprennent le flambeau pour un temps. bref plus ou moins. Mais qui permet de court-circuiter la dépendance que je refuse de nommer. Que je refuse aussi.

Il est parti, après avoir prononcé : « je t’appelle ».


A suivre...

4 commentaires:

  1. C'est terrible. On bascule de lui à elle et la sorte d'empathie que l'on ressentait pour l'un s'évapore à la lecture de ses mots à elle.
    Merci pour ces jolies phrases.

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  2. J'ai l'impression qu'on tourne un peu en rond là, non ? Je crois qu'il faudrait qu'il arrive quelque chose. Ou quelqu'un.
    Dans l'oeuvre bien sûr. Dans la vie, je ne permettrais pas. Quoique ...

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  3. Il ne s'agit là que de fiction.

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