lundi 10 octobre 2011

Chut (11)



Pochette pour femme, très comme il se doit : petit bazar et papiers officiels. Anna saisit le rouge à lèvres échoué au fond. "Tu es plutôt bronzée", s'intéresse sa soeur tandis qu'elle oeuvre son bord de lèvres au miroir. "Je sors - Attends ! - Qu'y a-t-il ? - Rien - D'accord." Claque porte. Esther se tord la bouche de la douleur infligée. Se tient à la tête fer du lit. Se jette sur la bouteille des prunes et boit le goulot. La jette et son corps, aussi, par terre, de mal et d'humiliation en sus. "Je dois garder ma tête" et geint. Elle prie mourir à la maison, s'accroche au matelas comme si échouée au centre de rien. Elle appelle comme au secours par le cordon moderne. Attend. La voix du majordome et charabia l'apaisent enfin. Le vieux servant la fait s'installer confortablement sur l'édredon de savon qui sent frais. Lui passe un gant humide comme l'on fait pour un enfant malade mais pas grave. Lui passe un miroir à main avec peigne. De l'eau, aussi. Assez des prunes ! Elle fait signe d'avoir envie de manger. Le monsieur fait signe que d'accord et emmène les draps dans sa course.

3 commentaires:

  1. qui fait penser à "AlexanderPlatz" de Fassbinder.......

    Wow!

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  2. C'est intéressant de voir comme les mots s'échappent.

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  3. Sont-ce vos propres mots, dont vous parlez......?

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