jeudi 30 juin 2011

Chut


Tous les trois partagent un même compartiment. L'enfant blond dort à s'en rompre le cou. Assis comme possible sur le cuir abrupt. D'un élan vif, il se lève, dès réveillé, vers l'écriteau construit en une langue économe et étrangère à la fois. L'épaule de sa mère en sueur, ses genoux/cuisses sous la robe blanche, avant les talons de cuir et peau. Ester souffre en silence, se jette dans le corridor en marche et pleure à s'en arracher le ventre.

samedi 4 juin 2011

Pluie


Il pleut et nous lisons. Nous avons commencé par Les Mystères De Paris. Puis nous avons envoyé le petit se coucher. Les bagarreurs et la chanteuse entraient dans le paltoquet. De là, chacun a pris son ouvrage propre et nous nous sommes installés face à face, tête dans les pages. Deux trois mots de temps à autres. Deux trois mots qui n'avaient rien à voir avec ceux que nous lisions respectivement. Je crois. Me souvenir. Je ne les prenais pas de la sorte, ce soir-là. Ni jamais puisque je n'y ai plus repensé avant maintenant. Même maintenant, je n'y pense pas tellement, en somme, car je me remémore cette soirée pour d'autres raisons que pour ces mots échangés. Lesquels ? La pluie battait à plein. Nous l'entendions par les deux fenêtres ouvertes qui chacune donnait sur sa cour propre. Un écho qui résonne, on aurait dit. Je ne me souviens plus bien où nous avions posé le pot de tabac. Nous l'avions cherché, d'ailleurs. Ce pot de tabac aurait tout à fait mérité une place à lui mais nous n'y étions pas encore parvenus alors. Même plus tard, le pot de tabac n'a jamais vraiment trouvé sa place. C'est sans doute la raison pour laquelle nous le fumions, le remplacions et ainsi de suite. Je dis le pot de tabac mais ce n'était finalement jamais le même.